Fantaisie brillante sur Carmen (flûte et piano)
Reconnu comme étant l'opéra le plus joué dans le monde, la popularité de la Carmen de Georges Bizet ne laisse aujourd'hui en rien supposer le désastre de la Première du 3 mars 1875 à l'Opéra-Comique. Un orchestre et des chanteurs mal préparés, une salle qui se vide au fil de la soirée, des critiques qui se déchaînent sur l'argument jugé immoral… Le compositeur ne se remettra jamais de ce cuisant échec qui hâte sans doute sa disparition quelques semaines plus tard.
Contrairement à Norma et à la Somnambula, abondamment citées dans les fantaisies pour flûte, les compositeurs de l'époque ne se précipitent donc pas sur ce nouvel opéra…
Pourtant l'ouvrage finit par s'imposer sur la scène parisienne en 1879 suite au bon accueil qui lui est réservé sur les planches d'autres capitales européennes, notamment à l'Opéra de Vienne et à La Monnaie de Bruxelles.
C'est ainsi qu'une fantaisie sur Carmen voit le jour en 1880. C'est celle de François Borne, qui parvient à la faire publier chez Choudens, l'éditeur historique de Bizet.
Alors que nous fêtons en 2025, le 150ème anniversaire de la création de Carmen et la mort de Georges Bizet, voici venu le temps d'imaginer une nouvelle fantaisie sur ce monument de l'art lyrique. Prenant le contre-pied de la plupart des fantaisies écrites pour la flûte, le violon ou encore le piano et qui ont la particularité de se focaliser sur les airs d'inspiration ibériques de la séductrice Carmen, la présente fantaisie préfère élargir le spectre des thèmes empruntés en donnant davantage la parole à Don José, Micaëla et Escamillo. Elle rend ainsi hommage à la plume profondément française du compositeur et se pare d'un contour à la fois brillant et éminemment poétique en reprenant les airs « La fleur que tu m'avais jetée » ou encore « Parles-moi de ma mère »… sans toutefois oublier l'iconique Chanson de Bohème !
Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt, le 23 août 2025